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Jacopo succomba sous le poids de la fatigue et du travail, à l’âge de soixante-quatre ans (4).

Il fut pleuré par ses amis, par ses parents, en un mot par tous ses concitoyens, qui lui firent des obsèques honorables. Il eut le rare bonheur de voir son talent aimé et justement apprécié dans sa patrie.

Jacopo eut pour élève Matteo qui fit, l’an 1444, à Lucques, sa patrie, dans l’église de San-Martino, pour Domenico Galigano, le joli petit temple octogone en marbre, qui renferme le crucifix que l’on prétend avoir été sculpté miraculeusement par Nicodème, l’un des soixante-douze disciples du Sauveur.

Matteo laissa aussi un saint Sébastien, en marbre, haut de trois brasses, dont l’attitude, le dessin et l’exécution sont vraiment remarquables. On trouve encore de lui six belles figures à San-Michele et dans l’église où, dit-on, repose le corps de saint Regolo. La Madone, placée à l’encoignure de San-Michele, prouve que Matteo s’efforcait d’égaler son maître Jacopo (5).

Niccolò de Bologne, autre élève de Jacopo, conduisit à bonne fin l’urne de saint Dominique, à laquelle Niccola de Pise avait déjà travaillé. Il retira non moins d’honneur que de profit de cet ouvrage, qui lui valut le nom de Niccolò de l’Urne (Niccolò dell’Arca) ; il l’acheva l’an 1460, et entreprit ensuite une Madone en bronze, haute de quatre brasses, dont il orna, l’an 1478, la façade du palais habité aujourd’hui par le légat de Bologne.