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ment de regret : il ouvrait l’avenir, Michel-Ange le fermait.

Aussi, malgré un moment de stagnation sous l’heureux Lorenzo di Bicci et ses pareils, l’art va marcher à pleines voiles, et tendre sans relâche vers ses plus grandes merveilles. Bientôt nous verrons Donatello, qui dans sa jeunesse avait travaillé comme apprenti sous Lorenzo di Bicci, détrôner les Pisans, rois jusque là dans la sculpture ; Lorenzo Ghiberti, qui fit les portes de bronze du baptistère et éclipsa le travail d’Andrea ; Brunelleschi, qui couronna si dignement l’œuvre d’Arnolfo di Lapo ; Paolo Uccello, qui poussa jusqu’à leur dernier terme les tentatives ardues de Stefano ; Masaccio, qui reproduisit le beau caractère et accrut les résultats du Giottino ; l’admirable et bienheureux Fra Giovanni Angelico de Fiesole, et son élève Benozzo Gozzoli, qui complétèrent d’une manière si touchante et si pieuse l’œuvre des Lorenzetti, des Berna, et de tous les Siennois du Campo Santo. Enfin nous verrons bientôt apparaître toute cette légion d’hommes progressifs à travers lesquels nous joindrons l’art parvenu à son apogée, au temps du Vinci, du Bramante, du Corrège, de Raphaël et de Michel-Ange, du Giorgione et du Titien.