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C’est alors qu’il peignit un tabernacle au pont de Scandicci, hors de la porte San-Friano, et une Madone entourée de plusieurs saints, à Cerbaia, sous un portique. La famille Martini l’ayant ensuite chargé de décorer une chapelle à San-Marco de Florence, il y exécuta à fresque plusieurs sujets tirés de la vie de la Vierge, et un tableau où l’on voit la Madone au milieu d’une foule de saints. Dans la même église, au-dessus de la chapelle de San-Giovanni-Evangelista, qui appartient aux Landi, il peignit à fresque l’ange Raphaël et le jeune Tobie (1). L’an 1418, il fit à fresque, pour Ricciardo, fils de Messer Niccolò Spinelli, sur la façade du couvent de Santa-Croce, saint Thomas touchant les plaies de Jésus-Christ en présence de tous les autres apôtres agenouillés. Ensuite il entreprit et acheva un saint Cristophe, haut de douze brasses et demie. C’est une chose vraiment extraordinaire, car jusqu’alors, à l’exception du saint Cristophe de Buffalmacco, aucune figure de cette dimension n’avait réuni autant de qualités. Ce saint Cristophe et le saint Thomas exposés au nord ont essuyé pendant nombre d’années les pluies et les tempêtes, et cependant n’ont rien perdu de la vivacité de leurs couleurs. Entre ces deux peintures se trouve la porte del Martello, sous laquelle Lorenzo fit encore, à la prière de Ricciardo et du gardien du couvent, un Crucifix et de nombreuses figures. Sur les parois, il représenta la Confirmation de l’institution de saint François par le pape Honorius, et le Martyre de plusieurs franciscains qui allèrent prêcher la religion