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Nous possédons de la main de Gherardo plusieurs bons dessins à la plume sur parchemin (2).

C’est surtout à l’égard du quatorzième siècle que l’histoire de la peinture a soulevé de grandes difficultés et d’interminables discussions. La brillante apparition du Giotto, les magnifiques destinées de son école, ont enorgueilli les Florentins à ce point qu’ils ont prétendu avoir donné et enseigné la peinture, non seulement à l’Italie, mais à l’Europe entière.

Cette prétention, assurément fort exagérée, a été repoussée avec une exagération égale : personne n’a voulu avoir reçu de Florence, et chacun a voulu lui avoir prêté. Nous ne serons pas assez mal conseillés pour entrer ici dans cette vieille et fastidieuse polémique, où le nom de notre auteur est si souvent invoqué. Mais il nous a semblé que nous ne devions pas clore ce volume sans avoir montré qu’il n’y avait pas en ceci oubli de notre part.

Ne serait-il pas également absurde de prétendre faire accepter une conclusion absolue pour un sens ou pour un autre, dans une question aussi délicate, et qui met en émoi tant de susceptibilités ? Les villes italiennes trouveront toujours de quoi défendre leurs prétentions, et montrer que l’art et ses progrès n’ont point été dans ces temps la possession