sa place son élève, Antonio Vite de Pistoia, qui représenta, à la satisfaction des Pisans, la Passion de Jésus-Christ, telle que nous la voyons aujourd’hui.
Après avoir achevé l’Histoire de saint Jérôme, comme nous l’avons déjà dit, et la chapelle des Pugliesi, Gherardo peignit sur la façade du palais des Guelfes un saint Denis évêque, et deux anges au-dessus de la ville de Pise. Cet ouvrage lui fut commandé par la commune de Florence, qui voulait ainsi consacrer le souvenir de la vente que Gabriel Maria, seigneur de Pise, avait faite de cette ville aux Florentins, moyennant deux cent mille écus, après un siége de treize mois soutenu par Giovanni Gambacorta. Cette fresque est exécutée avec tant de soin, que les pluies et les vents du nord n’ont aucunement altéré sa beauté et sa fraîcheur (1).
La renommée de Gherardo était immense, lorsque la mort envieuse vint l’arrêter dans son plus bel essor, et détruire toutes les espérances qu’il avait fait concevoir. Elle le frappa à l’âge de quarante-neuf ans. Il fut honorablement enseveli dans l’église de Sant’-Iacopo-sopra-Arno.
Gherardo laissa plusieurs élèves qui ne méritent pas d’occuper notre attention. Masolino da Panicale seul se distingua comme peintre et comme orfévre de talent.
Gherardo introduisit son portrait dans le tableau du testament de saint Jérôme dont nous avons parlé plus haut. On reconnaît son profil sous le capuchon de ce moine dont le manteau est bouclé.