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San-Marco, aujourd’hui monastère des religieuses de Santa-Croce, et il y plaça le portrait de Grégoire IX, sous la figure du pape saint Grégoire.

Spinello décora de fresques, à San-Domenico, la chapelle de San-Jacopo-e-San-Filippo. Sur la façade de Sant’-Antonio, il fit un saint Antoine, d’une beauté merveilleuse, au milieu de quatre tableaux dont les sujets sont tirés de la vie du même saint. À San-Giustino, il reproduisit ces compositions en les accompagnant de plusieurs autres. À San-Lorenzo, il peignit à fresque quelques actions de la Vierge, et hors de l’église il la représenta assise. Dans un petit hôpital, situé vis-à-vis du couvent des religieuses de Santo-Spirito, près de la porte qui conduit à Rome, il peignit entièrement un portique où l’on voit le Christ mort soutenu par les Maries. Dans cette composition, il égala Giotto comme dessinateur, et le surpassa comme coloriste. Il figura ensuite ingénieusement la Trinité dans un soleil. De chacune des trois personnes divines s’échappent les mêmes rayons et la même splendeur : mais cet ouvrage, au grand regret des amis des arts, a éprouvé le sort de beaucoup d’autres peintures qui ont été détruites lorsqu’on fortifia la ville. À la Trinità, hors de l’église, Spinello exécuta à fresque, dans un tabernacle, la Trinité et saint Pierre, saint Cosme et saint Damien, revêtus du costume que portaient les médecins d’alors.

Pendant ce temps, don Jacopo d’Arezzo qui, comme nous l’avons dit plus haut, avait confié, dix-neuf ans auparavant, de nombreux travaux à