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SPINELLO.

Santo-Stefano la Vierge donnant une rose à l’Enfant Jésus. Les Arétins avaient une telle vénération pour ce tableau, que, lorsqu’on fut obligé de démolir l’église, on scia le pan de mur sur lequel il se trouvait, sans égard pour les difficultés et les dépenses ; on le transporta ensuite dans une petite église (8) de la ville, où on le conserve avec le même respect. Cela n’est pas étonnant, car Spinello savait donner à ses saints, et surtout à ses vierges, je ne sais quoi de gracieux et de divin qui subjuguait les hommes. On ne peut vraiment se défendre d’un sentiment de vénération profonde, en présence des trois Madones degli Albergetti, de la façade de l’église paroissiale et du canal.

Spinello représenta ensuite, sur une façade de i’hôpital dello Spirito-Santo, la Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, un Noli me tangere, et un saint Cosme et un saint Damien coupant une jambe à un mort pour remplacer celle que vient de perdre un malheureux amputé. Dans une chapelle des Puracciuoli, sur la place de Sant’-Agostino, notre artiste fit une très belle Annonciation, et peignit à fresque, dans le couvent, la Vierge accompagnée de saint Jacques, de saint Antoine et d’un soldat armé. Au bas du tableau on lit les paroles suivantes : Hoc opus fecit fieri Clemens Pucci de Monte-Catino, cujus corpus jacet hic, etc. Anno Domini 1367, die 15 mensis maji. Il est facile de reconnaître encore dans la chapelle et quelques saints de l’église de Sant’-Antonio la manière de Spinello. Peu de temps après, il peignit un portique de l’hôpital de