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la Vierge gravissant les degrés du temple avec le petit saint Jean et sainte Anne ; dans l’autre, un Christ en croix, pleuré par la Vierge et saint Jean, et adoré par saint Bernard. Spinello représenta en outre, sur la paroi qui touche à l’autel de la Madone, l’Enfant Jésus soutenu par sa Mère divine. Ces figures sont très belles, ainsi que beaucoup d’autres que notre artiste laissa dans cette église. On remarque surtout la Vierge, la sainte Marie-Madeleine, et le saint Bernard qu’il peignit sur les parois du chœur. Dans l’église paroissiale d’Arezzo, il représenta plusieurs traits de la vie de saint Barthélemi et de saint Mathieu, dans les chapelles dédiées à ces deux saints. Dans la dernière, placée au-dessous de l’orgue, et jadis décorée par Jacopo di Casentino, il figura sur la voûte, dans des cadres circulaires, les quatre Évangélistes d’une manière fort bizarre : à saint Jean il donna la tête d’un aigle, à saint Marc celle d’un lion, à saint Luc celle d’un bœuf ; il ne conserva la face humaine qu’à saint Mathieu (6). Hors d’Arezzo, dans l’église de Santo-Stefano (7), construite par les Arétins pour honorer et conserver la mémoire des nombreux martyrs mis à mort, en cet endroit, par Julien l’Apostat, Spinello exécuta plusieurs figures et sujets qui s’étaient conservés avec toute leur fraîcheur, mais qui malheureusement ont été jetés à terre il y a peu d’années. Outre l’Histoire de saint Étienne, dont les personnages étaient plus grands que nature, on admirait un saint Joseph rempli d’allégresse à la vue des Mages qui offraient leurs trésors au Christ. Spinello peignit encore à