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rentins sous l’invocation de l’Évangéliste saint Luc, constituent assurément un des faits les plus importants à examiner dans l’histoire des arts. La spontanéité remarquable avec laquelle ces sociétés ont surgi partout montre combien elles répondaient à un besoin général, et la longue faveur dont elles ont joui, dépose combien elles ont su y satisfaire. Ce serait donc un grave oubli que de détacher leur examen de l’ensemble des considérations et des études que provoque le grand mouvement de l’art moderne. En effet, leurs statuts, leurs principes, leur influence, doivent servir à expliquer plus d’un point mal compris ou contesté. Aussi les écrivains exclusifs que nous avons déjà signalés et qui visent à s’approprier la direction de l’art contemporain, en expliquant à leur façon l’art du passé, n’ont-ils pas négligé d’invoquer à l’appui de leurs doctrines les témoignages de ces compagnies. Malgré leur manière toute contradictoire d’interpréter la fonction accomplie et les services rendus par elles, ils se sont entendus à merveille pour attribuer en partie, à l’existence de ces corporations, la marche assurée qu’ont suivie nos arts dans leurs progrès. D’un côté, les gens de la recrudescence de l’art catholique ont décidé déjà qu’on ne devait voir dans ces fondations, où certes la présence bienfaisante de la moralité, découlant de la religion chrétienne, ne peut être niée par personne ni par nous, qu’une confrérie purement dévote et instituée par les artistes, seulement pour leur édification mutuelle. Et à cet égard, nous avons sous les yeux cette singulière in-