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Mais retournons à Jacopo. L’an 1350, il vit les partisans de l’ancienne manière grecque et ceux du nouveau style de Cimabue fonder une société sous l’invocation de saint Luc, tant pour chanter les louanges de Dieu et lui rendre des actions de grâces, que pour se réunir quelquefois et se prêter des secours spirituels ou matériels, suivant le temps et le besoin : coutume encore pratiquée aujourd’hui par plusieurs confréries à Florence, où anciennement elle était beaucoup plus en vigueur. Ils établirent, dans la grande chapelle de l’hôpital de Santa-Maria-Nuova, leur premier oratoire qu’ils durent à la bienveillance de la famille des Portinari, et élurent six chefs avec le titre de capitaine, deux conseillers et deux trésoriers, comme on peut le voir dans les anciens mémoires de la confrérie dont le premier chapitre commence ainsi :

« Questi capitoli ed ordinamenti furono trovati e fatti da’ buoni e discreti uomini dell’arte de’ dipintori di Firenze, e al tempo di Lapo Gusci dipintore ; Vanni Cinuzzi dipintore ; Corsino Buonajuti dipintore ; Pasquino Cenni dipintore ; Segna d’Antignano dipintore. Consiglieri furono Bernardo Daddi e Jacopo di Casentino dipintori ; e camarlinghi Gherardi e Domenico Pucci dipintori. »

« Ces chapitres et règlements furent trouvés et faits par les bons et prudents hommes de la compagnie des peintres de Florence ; et du temps de Lapo Gusci, peintre ; Vanni Cinuzzi, peintre ; Corsino Buonajuti, peintre ; Pasquino Cenni, peintre ; Segna d’Antignano, peintre. Les conseillers furent