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le soin de le présenter comme l’élève du florentin Agnolo Gaddi. À cela, Baldinucci, le fougueux et indiscret champion de Florence, se croit obligé de répondre qu’il a découvert, dans les manuscrits de la bibliothèque Strozzi, la preuve que le Vasari s’est trompé sur l’habile Antonio, né à Florence et surnommé le Vénitien, à cause seulement de son séjour à Venise. Pour nous, nous nous garderons, comme dit Lanzi dans la même conjoncture, de donner un corps à des ombres, et de nous enfoncer dans des obscurités qu’il est si difficile d’éclaircir. Nous ajouterons seulement que nous ne voudrions pas accepter sans restriction le pompeux éloge que le Vasari fait, des peintures d’Antonio, qu’il soit Vénitien ou non. Cet homme de talent ne nous paraît avoir éclipsé ni les Orcagna, ni les Ambrogio.

Quant aux commencements de l’école vénitienne, nous les aborderons ailleurs.

NOTES.

(1) Le Baldinucci, dec. V, sec. 2, pag. 45, en citant Francesco Rondinelli, qui écrivit la relation de la peste de 1630, prétend que la peste dont parle Vasari ravagea Florence en 1383, et non en 1384.

(2) Dans la première édition du Vasari, on lit les vers suivants, composés en mémoire d’Antonio :

Annis qui fueram pictor juvenilibus, artis
   Me medicæ reliquo tempore cœpit amor.
Natura invidit dum certo coloribus illi
   Atque hominum multis fata retardo medens.
ld pictus paries Pisis testatur et illi
   Sæpe quibus vitæ tempora restitui.