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disent de la peste qui ravagea Florence l’an 1384 (1). Il se livra à de nombreuses expériences en médecine, et acquit autant de réputation dans cet art que dans celui de la peinture. Il laissa des dessins à la plume et en clair-obscur qui sont sans contredit les meilleurs de cette époque. Nous en possédons quelques-uns, et entre autres ceux d’après lesquels il peignit ses tableaux de Santo-Spirito.

Il eut pour élèves Gherardo Starnina et Paolo Uccello, qui imitèrent son style et lui firent beaucoup d’honneur. On voit son portrait peint par lui-même dans le Campo-Santo de Pise (2).

Le Vasari assure en termes formels la prééminence aux peintures d’Antonio sur toutes celles qui furent entreprises par tant de maîtres célèbres dans le Campo-Santo de Pise. Cette constatation, pleine de bonne foi de la part du Vasari, pouvait-elle passer inaperçue ? et, une fois remarquée, pouvait-elle ne pas soulever les plus puériles querelles, les plus aigres discussions ? Les adversaires de l’école florentine ne devaient point facilement renoncer à exploiter un aveu aussi éclatant de la supériorité d’un homme étranger à Florence. Loin de voir un gage de la loyauté du Vasari dans cette biographie d’Antonio, ils y trouvèrent un thème nouveau de déblatérations contre lui. Le partial historien, disent-ils, n’ayant pu contester le premier rang à ce Vénitien, a pris