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ANTONIO.

manœuvres ; mais il est inutile d’entrer dans plus de détails ; il nous suffit de dire que rien n’a été négligé pour rendre ce tableau parfait. Au-dessous de l’Histoire des saints Pères, peinte par Pietro Laurati de Sienne, Antonio représenta les corps de saint Olivier et de l’abbé Panuzio avec plusieurs traits de leur vie. Toutes ces peintures du Campo-Santo sont regardées universellement et avec raison comme les meilleures de toutes celles qui ont été faites dans le même lieu, à différentes époques et par plusieurs maîtres célèbres. Antonio ne retouchait jamais ses fresques ; aussi se sont-elles parfaitement conservées jusqu’à nos jours. On sait que les retouches à sec nuisent considérablement aux fresques, en empêchant les couleurs primitives d’être purifiées par l’air, dont elles se trouvent séparées par des gommes, des colles ou d’autres semblables matières.

Richement récompensé par les Pisans, Antonio revint à Florence, ou il peignit, dans une chapelle pour Giovanni degli Agli, un Christ mort, l’Adoration des Mages et le Jugement dernier. Appelé ensuite à la Chartreuse par les Acciajuoli, fondateurs de ce saint lieu, il y fit le tableau du maître-autel qui a été brûlé de nos jours par la faute du sacristain qui avait oublié un encensoir plein de feu. Dans le même endroit, Antonio laissa une Transfiguration du Christ qui est fort belle. Bientôt après, il abandonna la peinture pour étudier la médecine qu’il pratiqua longtemps. Enfin il mourut, à l’âge de soixante-quatorze ans, d’une maladie d’estomac ; d’autres