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ANTONIO.

n’eut pas de meilleur parti à prendre que de retourner à Florence, en jurant de ne jamais remettre les pieds à Venise. Arrivé dans sa patrie d’adoption, il fut employé à peindre, dans le cloître de Santo-Spirito, le Christ appelant ses premiers disciples et le Miracle des cinq pains et des deux poissons. Dans cette dernière composition, on admire l’expression d’amour et de charité qui anime le Christ, et un apôtre occupé à distribuer le pain contenu dans une corbeille. Ces figures semblent prêtes à parler. Antonio ne montra pas moins d’habileté en représentant sur la façade du même cloître les Israélites recueillant la manne dans le désert. Il exécuta ensuite à Santo-Stefano, sur le gradin du maître-autel, plusieurs sujets tirés de la vie de saint Étienne. Une miniature ne serait pas traitée avec plus de soin et de recherche. À Sant’-Antonio, il laissa également quelques peintures qui ont disparu avec cette église que, de nos jours, Monsignor Ricasoli, évêque de Pistoia, a fait abattre, parce qu’elle gênait la vue de son palais. Ce fut un malheur sans doute, mais qui de toutes façons serait arrivé, car la culée du pont, sur laquelle était bâti ce petit temple, fut enlevée par la grande débâcle de 1557. Après avoir achevé ces divers travaux, Antonio fut appelé à Pise par les intendants du Campo-Santo qui le chargèrent de continuer l’Histoire de saint Ranieri, commencée par Simone de Sienne. Antonio débuta par représenter saint Ranieri s’embarquant pour retourner à Pise, avec une foule de personnages parmi lesquels on remarque le comte Gaddo et son oncle Neri,