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LE BERNA

divers pays. On compte au nombre des élèves du Berna, Luca di Tomé, siennois, qui laissa dans sa patrie et dans toute la Toscane un grand nombre de peintures, parmi lesquelles on remarque le tableau et les fresques dont il orna la chapelle tudesque des Dragomanni, à San-Domenico d’Arezzo (6).

On voit encore à San-Gimignano les peintures du malheureux Berna, de Sienne. Le Vasari nous semble avoir très bien saisi le cachet particulier du talent de ce maître si fécond et si expressif. Le Berna peut être considéré comme le plus savant dessinateur de sa ville pendant le quatorzième siècle, et on peut en toute sécurité Régaler à ses contemporains les plus habiles des différentes écoles de l’Italie. Mais tout dessinateur que fut le Berna, et si peu coloriste qu’il se soit montré dans ses fresques de San-Gimignano, on aurait tort de croire qu’il ait été toujours privé de ce sentiment de finesse exquise et de riante gaîté qui caractérise la couleur siennoise. On rencontre de lui, en Italie, plusieurs panneaux pleins d’effet et de transparence. Il y a aussi de lui à Venise un très riche tableau d’autel.

Devant plus tard consacrer une attention d’autant plus particulière à l’école siennoise qu’elle nous semble, pour une cause ou pour une autre, n’avoir pas été jusqu’à présent mise assez en saillie, nous croyons bon d’inscrire ici le souvenir d’un de