au moment où les Tarlati, seigneurs de Pietramala, venaient de faire achever par Moccio, sculpteur et architecte siennois, le couvent et l’église de Sant’-Agostino, où quantité de citoyens s’empressèrent de construire des chapelles et des tombeaux pour leurs familles. Le Berna y peignit à fresque, dans la chapelle de Sant’-Iacopo, plusieurs petits sujets tirés de la vie de ce saint, et au-dessus l’Histoire de Marin le troqueur qui, après avoir vendu son âme à l’esprit malin, supplie saint Jacques de rompre ce marché dont le démon réclame l’exécution, le contrat à la main. Dans cette composition, le Berna rendit avec une vérité extrême les divers sentiments qui agitent ses personnages. Le visage de Marin exprime la peur, l’espoir et la confiance, tandis que le diable, merveilleusement laid, use de toute son éloquence pour convaincre saint Jacques, qui délivre et ramène à Dieu le pécheur repentant. Lorenzo Ghiberti prétend que le Berna reproduisit le même sujet à Santo-Spirito, dans la chapelle des Capponi, consacrée à saint Nicolas, où il devint la proie des flammes (1). Notre artiste peignit ensuite, dans une chapelle de l’évêché d’Arezzo, pour Messer Guccio (2) Tarlati da Pietramala, un grand Crucifix, et au pied de la croix la Vierge, saint Jean l’Évangéliste, saint François, saint Michel, et le donateur lui-même, revêtu de ses armes. À l’église paroissiale de la même ville, il représenta, dans la chapelle des Paganelli, plusieurs traits de la vie de la Vierge, et saint Ranieri distribuant des aumônes aux pauvres qui l’entourent. À San-Bartolommeo, il
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LE BERNA