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qui peut-être n’étaient point en usage alors. Depuis lui on a également trouvé la terre d’ombre, l’ocre, des verts et des jaunes à vitraux, dont manquèrent les artistes de son temps. Enfin il s’occupe des mosaïques, du broiement des couleurs humectées avec l’huile pour faire les fonds rouges, azurés, verts, et d’autres encore ; puis des mordants propres à dorer, mais dont l’emploi ne convient point dans la composition des figures (4). Cennino, outre les ouvrages qu’il exécuta en compagnie de son maître à Florence, peignit, sous la loge de l’hôpital de Bonifazio Lupi, une Vierge et plusieurs saints d’un travail si soigné qu’ils se sont parfaitement conservés jusqu’à nos jours.

Dans le premier chapitre de son livre Cennino, en parlant de lui-même, s’exprime ainsi : « Cennino di Drea Cennini da Colle di Valdelsa, fui informato in nella detta arte dodici anni da Agnolo da Firenze mio maestro, il quale imparò la detta arte da Taddeo suo padre, il quale fu battezzato da Giotto, e fu suo discepolo anni ventiquattro, il quale Giotto rimutò l’arte del dipignere di greco in latino, etc. » « Moi Cennino, fils de Drea Cennini, de Colle di Valdelsa, je fus dirigé dans ledit art, pendant douze ans, par Agnolo de Florence, mon maître, qui apprit ledit art de Taddeo, son père, lequel fut tenu sur les fonts baptismaux par Giotto, dont il resta l’élève pendant vingt-quatre ans ; lequel Giotto traduisit la peinture de grec en latin, etc, » Telles sont les propres paroles de Cennino, qui trouve que les gens qui n’entendent pas le grec doivent une grande reconnaissance à ceux qui le