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qu’on y met. Ne nous dit-il pas que Giovanni da Ponte prêchait la conscience aux artistes, quoiqu’il ne leur donnât guère l’exemple ? Ne nous dit-il pas que le jovial et irrévérent Buffalmacco déclarait que les peintres, en ne faisant rien autre chose que des saints et des saintes, rendaient les hommes plus dévots et meilleurs, au grand dépit des démons. Le peintre le plus sérieux de l’école catholique moderne pourrait-il, dans sa componction, mieux penser et mieux dire ?

On a donc eu tort de vouloir écraser sous de saintes colères ce pauvre diable de Giovanni da Ponte. Nous n’eussions point cherché à le mettre en saillie. La bonne figure de Buffalmacco et le caractère plus significatif encore du Giotto suffisaient pour établir que dès le quatorzième siècle l’art italien n’avait manqué d’aucun des éléments nécessaires à sa vie, à sa vie complète. Mais nous devions bien nous y arrêter un peu, puisqu’on l’a pris pour prétexte plutôt que pour but de récriminations assez ridicules, il nous semble.

Ce que le temps et l’humidité surtout ont épargné des œuvres de Giovanni da Ponte, à Assise, nous permet, quoi qu’on en dise, de le placer, sans hésiter, au nombre des peintres les plus distingués de son époque.

Il est donc évident qu’on a commis une erreur flagrante et intéressée envers le Vasari, quand on a renouvelé contre lui la bonne ou mauvaise plaisanterie de Milizia, qui l’accuse d’avoir dressé l’insectologie florentine. Les Allemands se plaignent au