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GIOVANNI DA PONTE,
peintre florentin.

« À bon vivant l’argent ne manque jamais ! » est un vieux proverbe menteur auquel il ne faut pas se fier, car celui qui mange son pain en herbe doit finir par mourir sur la paille. Néanmoins on voit quelquefois la fortune sourire à ces étourdis qui jettent leur bien par les fenêtres ; et si elle revient ensuite à leur retirer ses faveurs, la mort accourt aussitôt à leur secours au moment même où ils commenceraient à regretter amèrement les folles prodigalités de leur jeunesse, et à connaître toute l’horreur de la misère attachée à une vieillesse pauvre et souffreteuse. Ainsi serait advenu à Giovanni da Santo-Stefano-a-Ponte, si, après avoir dissipé son patrimoine, les profits de son métier et plusieurs héritages inattendus, son dernier soupir ne se fût échappé avec son dernier écu.

Giovanni naquit l’an 1307, et étudia de bonne heure chez Buonamico Buffalmacco dont il s’efforça d’imiter surtout la joyeuse vie. Ses premiers ouvrages sont à l’église paroissiale d’Empoli, dans la