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Cosme et un saint Damien, qui furent détruits lorsque l’on badigeonna l’église. Quelques personnes assurent que Tommaso s’occupa de sculpture, et fit une figure de marbre de quatre brasses pour le campanile de Santa-Maria-del-Fiore. À Rome, il orna une salle de la maison des Orsini de portraits d’hommes célèbres, et peignit un saint Louis sur un pilier d’Araceli, près du maître-autel. À Assise, il représenta, au-dessus de la chaire de l’église souterraine de San-Francesco, le Couronnement de la Vierge, et quelques traits tirés de la vie de saint Nicolas. Dans le monastère de Santa-Chiara, il peignit à fresque sainte Claire, soutenue par deux anges, et ressuscitant un enfant à l’étonnement de plusieurs femmes, dont les têtes et les ajustements sont d’une beauté et d’une grâce remarquables. Au-dessus de la porte de la ville d’Assise, qui conduit à la cathédrale, il laissa une Vierge, un Enfant Jésus, un saint François et un autre saint qui approchent de la perfection. Tommaso, dit-on, était mélancolique, et recherchait la solitude ; mais aussi il était studieux et aimait son art avec passion, comme le prouve un chef-d’œuvre de sa main que l’on conserve dans l’église de San-Romeo. Ce tableau est peint en détrempe, et représente le Christ mort, entouré des Maries, de Nicodème, et d’autres personnages qui pleurent amèrement. Il est étonnant que Tommaso ait pu rendre avec le pinceau, d’une manière si frappante, tous les effets de la douleur et de la désolation, sans altérer en rien la beauté de ses figures ; mais il est vrai qu’il travaillait avec conscience, plutôt pour