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détruit pendant le siège de Florence. À Santa-Maria-Novella, dans la chapelle de San-Lorenzo (3) des Giuochi, notre artiste laissa un saint Cosme et un saint Damien ; et à Ognissanti, un saint Christophe et un saint Georges, qui ont été gâtés par des peintres ignorants. Au-dessus de la porte de la sacristie de cette dernière église, il peignit à fresque, avec infiniment de soin, la Vierge et l’Enfant Jésus. Dans tous ces travaux, qui furent très renommés, Giottino imita si parfaitement le dessin et les inventions de son maître, que l’on disait que l’esprit de Giotto était passé en lui, et le faisait agir.

Le duc d’Athènes ayant été chassé par les Florentins, le 2 juillet 1343, Giottino fut forcé par les douze réformateurs de l’État, et surtout par son protecteur Messer Agnolo Acciaiuoli, de consacrer le souvenir de cet événement en peignant dans la tour du Podestat le duc et ses complices, Messer Ceritieri Visdomini, Messer Maladiasse le conservateur, et Messer Ranieri de San-Gimignano, le front couvert d’une mitre ignominieuse. Un de ces hommes, traître à la patrie, offrait le palais de’ Priori au duc, dont la tête était environnée d’animaux rapaces et cruels, emblèmes de son caractère. En outre, chacun avait auprès de soi les armes de sa maison, et des inscriptions qu’il serait difficile de lire aujourd’hui (4). Giottino exécuta avec beaucoup de soin cette peinture, qui eut un grand succès. Il fit ensuite, sur le pont des Ermites de Valdarno, un Tabernacle, et à la Campora, couvent des moines noirs, hors de la porte San-Piero-Gattolini, un saint