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le dirons plus tard, par Domenico Ghirlandaio, qui du reste se servit de la plus grande partie des inventions de l’Orcagna.

Bernardo et Andrea exécutèrent ensuite dans la chapelle des Strozzi, à Santa-Maria-Novella, des fresques représentant d’un côté le Paradis et les Saints, revêtus des costumes de ce temps, et du côté opposé l’Enfer, tel que l’a décrit le Dante. Ils ornèrent encore de fresques la chapelle des Cresci dans l’église des Servites, et firent le Couronnement de la Vierge de San-Pier-Maggiore, et un autre tableau qui est auprès de la porte latérale de San-Romeo. Enfin ils peignirent à fresque la façade extérieure de Sant’-Apollinario, avec tant de soin, que les couleurs, bien qu’exposées aux intempéries de l’air, se sont conservées jusqu’à nos jours merveilleusement vives et belles. La renommée qu’obtinrent ces ouvrages fut cause que les Pisans invitèrent Andrea à venir travailler dans le Campo-Santo. Ils lui confièrent une partie d’une façade que Giotto et Buffalmaco avaient déjà ornée de leurs peintures ; Andrea y laissa un Jugement universel, et quelques compositions pleines d’originalité et de bizarrerie. On voit dans la première, à l’ombre d’une forêt d’orangers, sur l’herbe émaillée de fleurs, des seigneurs qui jouissent de tous les plaisirs de ce monde, tandis que des amours dirigent en volant leurs flèches contre les cœurs de dames de haut parage, assises à côté de brillants cavaliers qui écoutent le son des instruments et regardent les danses joyeuses formées par plusieurs groupes de jeunes garçons et de jeunes