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Oui, certes, ces sonnets et une lettre du cinquième livre des Familiari, dont les premiers mots sont : Non sum nescius, jetteront un éclat plus durable sur la pauvre vie de Maestro Simone que ne pourraient le faire tous ses tableaux. Les peintures disparaissent, les écrits subsistent éternellement.

Simone Memmi de Sienne était très estimé à la cour du pape. Il travailla près de Giotto lorsque celui-ci exécutait à Rome la mosaïque de la nacelle. Après la mort de ce maître, il parvint à imiter si merveilleusement son style, dans l’église de Saint-Pierre, qu’il fut appelé par le pape à Avignon, où il laissa quantité de fresques et de tableaux qui consolidèrent de plus en plus sa réputation. De retour à Sienne, il se trouva en grand crédit. La seigneurie lui donna à peindre à fresque, dans le palais, la Vierge entourée d’une foule de personnages. Simone se tira avec honneur de cet ouvrage ; et, pour montrer qu’il n’était pas simplement un habile fresquiste, il fit un tableau qui eut tant de succès qu’on lui en commanda deux autres pour la cathédrale. Il orna, en outre, la porte de l’œuvre de la même église, d’une belle composition, où il représenta la Vierge et l’Enfant-Jésus environnés de plusieurs saints, au-dessus desquels planent dans les airs des anges qui soutiennent une bannière.

Simone se rendit bientôt à Florence, sur l’invitation du général de l’ordre de Saint-Augustin, pour décorer le chapitre de Santo-Spirito (3). Il y traita la Passion du Christ avec une imagination et un jugement remarquables. Les larrons rendent le der-