Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/377

Cette page a été validée par deux contributeurs.

passé. Les Cristofori s’enorgueillirent de pouvoir exécuter en cubes de verre quinze mille variétés de teintes, chacune divisée en cinquante degrés, depuis le clair le plus vif jusqu’au brun le plus foncé. Le Provenzale fit entrer, dans le masque seul de son portrait de Paul V, un million sept cent mille pièces de rapport dont chacune était moins grosse qu’un grain de millet.

Terminons là, et remettons à plus tard la grande question des services que la mosaïque peut rendre en éternisant les chefs-d’œuvre des grands maîtres : question que nous retrouverons à propos de la fresque et de l’encaustique. Rappelons seulement ici que Saint-Pierre de Rome nous étale les machines du chevalier d’Arpino, de Ciroferri, de Subleyras, de Caraselli, de Romanelli, de Pietro de Cortone, et de tous les maniérés des bas siècles de l’art, traduites par l’impérissable mosaïque : triste communication à faire à l’éternité !


Voir principalement, pour l’histoire de la mosaïque, Furietti De musivis, Rom. 1752, in-4o ; Joannis Ciampini Vetera monumenta in quibus præcipue musiva opera, sacrarum profanarumque ædium structura, dissertationibus iconibusque observantur : Romæ, una pars, 1690 ; altera pars, 1699 ; Recueil d’antiquités de Caylus, et l’ouvrage de Spon. — Sur la fabrication et l’emploi des émaux, voir les ouvrages de Hanckel, traduits par le baron d’Holbach ; la Verrerie du Florentin Neri, avec les notes de Meret ; les mémoires et les traités d’Antic et de Montami. — Sur le procès des Zuccati, voir Zanetti.