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chitecture le cachet de bigarrure qui la distingue dans ces temps. C’est en effet aux errements de la mosaïque que se doivent surtout attribuer cette manie d’incrustations réelles ou feintes, et tout ce cliquetis fatigant de marbres de toutes couleurs, et d’enlumination de toutes sortes qui prennent à la tête et ne laissent à l’œil aucun repos.

C’est à eux qu’on doit même attribuer ces élévations, formées d’assises de pierres alternativement blanches et noires, et dont quelques dômes italiens nous ont conservé les baroques exemples : marqueterie puérile autant que choquante ; fausse variété qui arrive vite à la monotonie et à l’insignifiance des cases du damier, et qui eût tout envahi au moyen-âge, sans le génie mâle et le talent sévère des Lapo, des Brunelleschi et des Bramante, qui en finirent résolument avec ces pauvretés des maisons chinoises, indiennes et turques. Ce qui ne veut pas dire que nous nous flattions le moins du monde d’avoir en quelques mots vidé la question pleine d’actualité de la coloration architecturale. Nous avons seulement entendu expliquer, par la mosaïque, un de ses plus évidents écarts dans le passé. La polychromie peut être une grande ressource de plus aux mains des habiles maîtres ; mais avec elle, les maladroits gâcheurs de toutes choses pourraient précipiter l’architecture dans les plus ridicules excès.

Mais, après avoir indiqué tour à tour les bonnes et les mauvaises influences de la mosaïque, sur l’art en général, continuons de constater les grandes