vit ses grands progrès s’accomplir expliquent très-bien ses prétentions et ses triomphes. Dans les derniers temps de l’empire, les exigences du luxe rétrécissaient tous les jours le domaine de l’art, et la poursuite d’un faux éclat enfiévrait les artistes. La peinture n’était plus guère qu’un ambitieux échantillonnage, où les tons les plus crus se mariaient aux formes les plus pauvres. La mosaïque, plus dispendieuse, plus reluisante à l’œil, plus douce au toucher devait immanquablement détrôner sa rivale ; ainsi aucune idée d’un ordre un peu élevé ne motiva cette triste révolution. L’indestructibilité des mosaïques, dont on fait à tort peut-être tant de bruit aujourd’hui, est une considération probablement toute moderne, dont les Romains ne nous paraissent point avoir été occupés. Beaucoup de textes déposent de leur engouement pour l’éclat de la mosaïque ; aucun à notre connaissance ne parle de sa durée. D’ailleurs la mosaïque antique, dans les œuvres subsistantes, ne nous paraît pas avoir jamais songé à nous léguer le moindre souvenir. Nous n’avons d’elle aucun portrait d’homme fameux, aucun linéament-type, aucune reproduction d’ouvrages célèbres. Aussi, la mosaïque, privée de toute moralité, retenue par la nature même de son travail, soumise au maniement le plus ingrat, contrainte à ne pas aborder immédiatement son idée, obligée de se traîner dans les lenteurs préalables du calque et les ennuis permanens de la découpure, oublia bientôt tout ce que la peinture avait pu lui apprendre, et devint un pur métier. Les ouvriers
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