cours et de leurs chambres basses ; ils en décoraient les lambris, les voûtes et les plafonds. Il semble même, à entendre Pline, que cette dernière application prévalut sur l’autre, que les mosaïques furent décidément trouvées trop belles[1] pour être foulées aux pieds plus longtemps, et qu’on voulut en jouir en guise de tableaux.
On pense qu’une telle révolution dans la destination de la mosaïque dut en provoquer une autre, si ce n’est dans les procédés, au moins dans le choix de ses matériaux.
Les cailloux, les pierres, les marbres naturels ou coloriés, les pâtes et les terres cuites, les fragments de pots, les coquillages, pour lutter spécialement avec les couleurs que la peinture emploie, n’offraient pas des tons assez chauds et assez montés, surtout dans un temps où les peintres, amorcés par un fol amour de l’éclat et de la richesse, demandaient au minium, au pourpre, à l’azur, à l’or et à l’argent, leurs perfides prestiges et leurs oppositions criardes. La mosaïque emprunta bien autant qu’elle put aux différentes pierres précieuses, aux agates, aux jaspes, aux cornalines, aux sardoines, aux émeraudes, aux turquoises, aux lapis lazuli. Mais toutes ces gemmes, si variées et si nuancées qu’elles fussent, ne pouvaient fournir la gamme entière des tons, ni leurs énergiques contrastes, ni leurs suaves dégradations. Puis encore, sans parler de la dépense, l’ouvrier avait une peine énorme à les scier, à les
- ↑ Pulsa deinde ex humo pavimenta in cameras transiere e vitro.