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pouvait distinguer, a été un long thème de querelles et de discussions parmi les amateurs et les savants. Ce sont là des points de pure archéologie, qui importent peu aux artistes et qui nous mèneraient loin. C’est pourquoi nous entendons nous taire sur l’épineuse question de savoir ce qu’expriment au juste le lithostrotum, le musivum, le mosibum, le museum, le mosiacum ou musiacum, le pavimentum vermiculatum ou reticulatum et l’opus quadratarium, albarium, tesselatum et sectile. L’usage nous étant propice, nous en agirons sans façon avec toutes ces variétés qui pour nous seront de la mosaïque, et nous renverrons à plus savant que nous pour des définitions plus minutieuses.

Les Romains ne tardèrent pas à dénaturer ce que les Grecs leur avaient transmis. Le goût exquis de ces derniers, leur précieuse entente des distributions et de l’ornement, leur science imitative avancée, avaient dû leur faire réaliser en mosaïque des choses charmantes. Mais assurément le sens droit des Grecs n’avait pas dû appeler la mosaïque à lutter contre la peinture, dans ses plus belles prérogatives. Les Grecs, il est à croire, avaient successivement conduit les compartiments de leurs pavés jusqu’à figurer des ornements, des rinceaux, des enroulements, des festons, des entrelas ; et, passant de ces formes capricieuses et tenant de l’arabesque, jusqu’à des symboles et des attributs plus significatifs, ils avaient pu aborder les griffons, les chimères, les masques tragiques ou comiques, les signes du zodiaque, les ceps de vigne, les oiseaux