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heureusement introduit à San-Domenico, dans un de ses tableaux.

En retournant à Rome, Cavallini s’arrêta quelque temps à Assise pour voir les monuments élevés par le Giotto et ses élèves, et pour peindre lui-même à fresque, dans l’église souterraine de San-Francesco, le Crucifiement de Notre Seigneur (2). Il fit entrer dans cette composition des cavaliers dont les costumes et les armes sont d’une grande variété et appartiennent à diverses nations. Le haut du tableau est occupé par des anges appuyés sur leurs ailes : les uns se frappent la poitrine, les autres se tordent les mains en pleurant amèrement la mort du fils de Dieu. On croirait que cette fresque a été exécutée en un jour, tant les assemblages de l’enduit sont habilement dissimulés. J’y ai trouvé les armoiries de Gualtieri, duc d’Athènes ; mais aucune date et aucune inscription n’indiquent si elles y ont été placées par l’ordre de ce prince. Cela est probable néanmoins, car on reconnaît facilement la manière de Pietro, et Gualtieri vivait alors en Italie. Quoi qu’il en soit d’ailleurs, le tableau mérite de justes éloges et assurément est dû au pinceau de notre artiste.

Pietro peignit encore à fresque plusieurs sujets tirés de la vie de Jésus-Christ, dans l’église de Santa-Maria d’Orvietto, pour le puissant seigneur Messer Benedetto Monaldeschi, fils de Messer Buonconte. Il fit aussi, dit-on, quelques sculptures qui obtinrent du succès. On lui attribue le Crucifix de l’église de San-Paolo, qui parla, l’an 1370, à sainte Brigitte (3). Il laissa plusieurs autres productions du même genre,