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du milieu d’une foule de sujets tirés de l’Ancien-Testament. Dans la salle du chapitre du premier cloître, il exécuta des fresques qui lui acquirent un tel crédit qu’on lui confia le soin de peindre la paroi intérieure de Saint-Pierre entre les fenêtres de la façade. Il y représenta, à fresque et d’une grandeur extraordinaire pour le temps, les quatre évangélistes, saint Pierre, saint Paul, et dans une nacelle bon nombre de figures où l’on trouve mêlée au style de Giotto l’ancienne manière grecque qu’il affectionnait beaucoup. On voit dans cet ouvrage que Cavallini n’épargna aucun effort pour donner à ses figures tout le relief possible. Mais son chef d’œuvre est à Araceli où il peignit, à fresque, sur la voûte de la grande tribune, la Vierge et son divin fils placés au milieu d’un cercle lumineux et au-dessus de l’empereur Octavien qui adore le Christ que lui montre la sibylle tiburtine. Cette composition s’est bien conservée, parce que la poussière ne peut attaquer les voûtes comme les murailles. Pietro se rendit ensuite en Toscane pour connaître les œuvres de Giotto et de ses élèves ; il profita de ce voyage pour laisser à San-Marco plusieurs figures, que plus tard on badigeonnea, à l’exception de l’Annonciation, près de la porte principale. L’église de San-Basilio et un autre édifice de Florence possèdent des Annonciations si semblables à celles de San-Marco, qu’on doit les attribuer également à Pietro. Parmi ses figures de San-Marco, il introduisit le portrait du pape Urbain V dont il ne resterait plus aucun souvenir aujourd’hui, si Fra Giovanni de Fiesole ne l’eût