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AMBROGIO LORENZETTI.

n’aient pas continué à le faire dans leurs excursions ; et rien qu’en lisant attentivement le Vasari, très peu informé sur leur compte, on peut cependant voir que leur absence de Sienne et leur présence ailleurs coïncident toujours assez bien. C’est en même temps qu’ils furent appelés par l’évêque de Cortona, et par les moines de Monte-Oliveto-di-Chiusuri.

Quoi qu’il en soit, les deux frères Lorenzetti furent des hommes d’une grande force dans leur art. Lorenzo Ghiberti, historien plus mesuré que le Vasari, et qui ne s’abandonne guère facilement à l’admiration, professe pour eux un véritable enthousiasme. Dans son manuscrit si souvent mis à contribution par le Vasari, suivant son loyal aveu, il se complaît à décrire leurs ouvrages. Nous les classerons à leur place, lorsque nous remettrons en ordre l’école siennoise, un peu mieux que le Vasari ne l’a fait dans ce volume.

Mais nous devons dire que, bien que le Vasari ne soit pas ici fort en règle, il n’est pas moins étrange qu’on en ait profité pour reproduire, dans ces derniers temps même, les vieilles déclamations sur son injustice et sa mauvaise foi. Le Lanzi l’a cependant vivement et heureusement défendu sur ce point.

On a pu voir à quoi se borne la scélératesse de notre auteur. Il a estropié un nom sur la foi d’une inscription, peut-être illisible déjà de son temps ; mais il n’a ni méconnu, ni dédaigné les œuvres.