Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/351

Cette page a été validée par deux contributeurs.
327
AMBROGIO LORENZETTI.

losophe qu’en artiste, et supportait avec une égale sérénité d’esprit le bien et le mal que lui envoyait la fortune. La modestie et la modération sont des vertus que les artistes devraient cultiver avec autant de soin que leur art. Sur la fin de sa vie, Ambrogio peignit, à Monte-Oliveto-di-Chiusuri, un tableau qui lui fit beaucoup d’honneur. Peu d’années après, il mourut heureusement et chrétiennement, à l’âge de quatre-vingt-trois ans. Ses œuvres datent de l’an 1340 environ (1).

Comme nous l’avons déjà dit, on voit le portrait d’Ambrogio couvert d’un capuchon sur le gradin d’un de ses tableaux à San-Procolo. Nous possédons dans notre recueil plusieurs dessins de sa main, qui montrent son talent comme dessinateur.

Il est de toute certitude que celui que le Vasari a nommé Pietro Laurati, et celui qu’il nomme Ambrogio Lorenzetti, étaient frères. Ils l’étaient par la naissance, ils le furent par leur constante amitié et par leur admirable talent. Tous deux fils d’un peintre obscur qui s’exerçait à Sienne quelque temps avant l’époque où l’école siennoise rédigea ses statuts, ils mirent le nom de leur famille tellement en honneur, qu’on s’étonne que le Vasari l’ait ignoré, au moins pour Pietro. Leur père s’appelait Lorenzo, et quelquefois était désigné sous le diminutif de Lorenzetto. Si le Vasari a lu, ou cru