Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
ANDREA.

Nous répétons seulement qu’ils apportaient dans leurs œuvres une imitation trop exclusive des basreliefs antiques, et que Giotto avait donné à toutes les tendances de l’art une direction plus efficace, et dans laquelle, lui-même, il avait su s’avancer plus qu’eux dans la leur.

Nous ne terminerons pas avec le dernier sculpteur de la primitive école pisane, dont le Vasari nous entretient dans ce volume, sans relever quelques erreurs sur son compte, et sur un genre de travail dans lequel il se distingua particulièrement. Nous voulons parler de la porte de bronze du baptistère de Florence : magnifique prélude fourni par Andrea à l’immortel ouvrage du Ghiberti. On a dit trop légèrement, et surtout trop souvent, à ce propos, que le sculpteur pisan, naturalisé à Florence, avait été le premier à introduire, à l’époque de la renaissance de l’art, ce genre de monument plein de noblesse et de caractère, malheureusement abandonné chez nous. Cela n’est nullement exact. Il suffit à l’école de Dise et de Florence d’en avoir réalisé et gardé les plus beaux exemples qui soient au monde. En dire davantage pour elles, c’est leur faire un compliment de mauvais aloi. Sans parler des anciens, qui avaient des portes d’or, d’ivoire, de marbre et d’airain, on peut affirmer hautement, puisque la preuve matérielle en existe partout, que pendant tout le cours du moyen-âge on fit un grand nombre de portes en bronze. Probablement la mode en vint de Byzance, ou fut entretenue particulièrement pendant les premiers temps, par les artistes byzantins.