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ANDREA.

à la construction du Ponte-Vecchio, dont le public attendait l’achèvement avec impatience. Alors vivait Taddeo Gaddi, architecte aussi habile qu’Andrea ; mais le duc ne se servit jamais de lui, parce qu’il était Florentin. Ce même duc voulait jeter à terre Santa-Cicilia, pour voir de son palais la Strada Romana et le Mercato-Nuovo ; mais le pape s’y opposa ainsi qu’à la destruction de San-Piero-Scheraggio. Andrea ne partagea point la disgrâce du duc d’Athènes ; la seigneurie ne considéra que les services qu’il avait rendus, le combla de riches récompenses, et lui accorda le titre de citoyen et plusieurs charges de magistrature très honorables. Ses productions, qui datent de l’an 1340 environ, furent en grande estime pendant sa vie, et après sa mort jusqu’au moment où Niccolo d’Arezzo, Jacopo della Quercia, Donatello, Filippo Brunelleschi, et Lorenzo Ghiberti vinrent dissiper les épaisses ténèbres qui enveloppaient les arts depuis des siècles.

Parmi les nombreux élèves d’Andrea, on distingue Tommaso, sculpteur et architecte pisan, qui acheva la chapelle du Campo-Santo et le clocher de la cathédrale. Ce Tommaso serait même fils d’Andrea si l’on ajoutait foi à une inscription gravée sur le bas-relief du maître-autel de San-Francesco de Pise, représentant la Vierge et plusieurs saintes.

Mino, fils d’Andrea, s’appliqua à la sculpture. Il exécuta son premier ouvrage à Santa-Maria-Novella de Florence, où il termina cette statue de la Vierge qui avait été commencée par son père et qui orne