La peinture et la sculpture, ces deux sœurs nées le même jour et gouvernées par une seule âme, n’ont jamais fait un pas l’une sans l’autre ; et cela est attesté par les monuments de tous les pays et de tous les âges. Ainsi, Andrea le sculpteur vivait du temps de Giotto le peintre ; et, comme Giotto, Andrea fut le promoteur de son art. Il se décida sans peine à abandonner sa patrie, ses parents et ses amis pour courir à Florence où son talent était justement apprécié. À côté des essais informes et grossiers d’Ognissanti et du portail de San-Paolo (1), ses ouvrages paraissaient miraculeux. La fortune, du reste, le favorisa en lui mettant sous les yeux les marbres antiques apportés dans le Campo-Santo par les flottes victorieuses des Pisans. Giotto n’eut pas le même bonheur ; les peintures antiques ne s’étaient pas conservées comme les sculptures.
Grâce à ces marbres et aux progrès déjà accomplis par Giotto, Andrea abandonna la plupart des errements de la manière grecque, et commença à établir un style et des principes meilleurs. Encore