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PIETRO LAURATI.

seurs. De Florence, il alla à Pise où il représenta, dans le Campo-Santo, près de la porte principale, la vie des saints Pères, dont les dessins et le coloris ont tout le mérite que l’on pouvait espérer dans ce temps. Il se rendit ensuite à Pistoia, et il fit en détrempe à San-Francesco une Vierge entourée de quelques anges, et sur le gradin, plusieurs petites figures d’une vérité et d’un ressort merveilleux. Il fut lui-même si satisfait de ce tableau qu’il le signa : Petrus Laurati de Senis.

L’an 1355, Messer Guglielmo, archiprêtre et l’un des fabriciens de l’église paroissiale d’Arezzo, confia à notre artiste le soin de peindre à fresque la tribune et la grande niche de la chapelle du maître-autel. Pietro y représenta douze sujets tirés de la vie de la Vierge, dans lesquels il imita les dispositions, les attitudes et les expressions qu’affectionnait son maître Giotto (1). Ces compositions sont remarquables, mais ne peuvent lutter néanmoins avec les peintures de la voûte. On voit la Vierge monter au ciel au milieu d’un chœur d’anges qui chante et joue de divers instruments. Un autre chœur d’anges porté sur des nuages soutient la Madone. Tous les visages expriment une allégresse vraiment divine. Les têtes, les draperies, les mouvements des figures sont d’une telle beauté, que l’on ne saurait rien désirer de mieux pour ce temps (2). Pietro fut ensuite chargé d’exécuter en détrempe pour le maître-autel un tableau composé de cinq panneaux. Celui du milieu renferme la Vierge et l’enfant Jésus ; les quatre autres sont oc-