Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/283

Cette page a été validée par deux contributeurs.

renommée. Il couvrit de ses peintures une multitude de chapelles en Italie, et fit en outre un nombre considérable de tableaux. Il se montra toujours partisan de la manière grecque, et par je ne sais quel entêtement suivit plutôt les traces de Cimabue que celles de Giotto, qui cependant était alors en grande estime. Il est l’auteur du tableau sur fond d’or du maître-autel de Santa-Croce, et de cet autre tableau qui, après avoir long-temps orné le maître-autel de Santa-Maria-Novella, se trouve aujourd’hui placé dans le chapitre, où chaque année la nation espagnole célèbre une fête solennelle le jour de Saint-Jacques. Ugolino fit encore beaucoup d’autres belles choses, sans toutefois jamais sortir de la manière de son maître. C’est lui qui peignit, sur un pilier de la loge que Lapo avait construite sur la place d’Orsanmichele, cette Madone dont peu d’années après les miracles furent si nombreux, que la loge fut remplie d’ex-voto, et est encore aujourd’hui l’objet de la vénération des fidèles (6). Enfin, on doit au pinceau d’Ugolino la Madeleine et le saint Jean pleurant au pied d’un crucifix, sur l’autel de la chapelle de Messer Ridolfo de’Bardi, dans l’église de Santa-Croce. Ugolino mourut dans un âge avancé, l’an 1349, et fut honorablement enterré à Sienne, sa patrie (7).

Stefano qui, dit-on, fut aussi bon architecte, et on peut le croire d’après ce que nous avons dit plus haut, mourut, au commencement du jubilé de l’année 1550, à l’âge de quarante-neuf ans. On déposa ses restes à Santo-Spirito, dans la sépulture de