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Jacques. Une de ces compositions représente la décollation du saint, et une autre, la femme de Zébédée suppliant le Christ de placer ses deux fils, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, dans le royaume des cieux.

Maso, dit Giottino, selon beaucoup de personnes induites en erreur par son nom, serait le fils de Giotto ; mais, fort de quelques documents et de quelques écrits qui me viennent de Lorenzo Ghiberti et de Domenico Ghirlandaio, je ne craindrai pas d’affirmer que son père fut Stefano plutôt que Giotto (5).

Après Giotto, Stefano est l’homme auquel on peut attribuer les plus grands progrès de la peinture ; car non seulement il introduisit plus de variété dans ses inventions, mais il se montra encore meilleur coloriste que tous ses prédécesseurs. Quoiqu’il n’atteignit point la perfection dans ses raccourcis, il mérite néanmoins, pour avoir abordé le premier ces difficultés de l’art, plus de louanges que ses successeurs qui réussirent mieux que lui. Certes, nous devons nous montrer reconnaissants envers Stefano ; car, en s’engageant dans un chemin jusqu’alors inconnu, il montra à ceux qui le suivirent les endroits où l’on pouvait trébucher et qu’il fallait éviter pour arriver au but désiré. À Pérouse, il commença encore à peindre à fresque, dans l’église de San-Domenico, la chapelle de Santa-Caterina ; mais il ne la conduisit pas à fin.

Dans le même temps, Ugolino, peintre siennois et intime ami de Stefano, jouissait d’une grande