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les œuvres d’Arnolfo et des plus fameux sculpteurs de son époque. Il revint à Arezzo l’an 1275, avec la cour du pape, qui, en se rendant d’Avignon à Rome, passa par Florence. Grégoire X étant mort à Arezzo, après avoir donné trente mille écus pour terminer l’évêché commencé sur les dessins de Maestro Lapo, les Arétins, qui avaient déjà élevé la chapelle de San-Gregorio en son honneur, chargèrent Margaritone de l’exécution de son tombeau. Notre artiste saisit avec empressement cette occasion de se faire connaître davantage. Il reproduisit les traits du pontife avec le ciseau et le pinceau, d’une manière si heureuse, que l’on considéra son mausolée comme son chef-d’œuvre (5). Plus tard, il orna d’un tableau la chapelle de San-Gregorio, dont nous avons parlé tout à l’heure. Les Arétins lui confièrent également la direction des travaux de l’évêché ; il les poussa avec activité, mais il ne put les mener à fin (6) ; les deniers laissés par le pape Grégoire X ayant été dissipés dans la guerre qui survint l’an 1289, entre les Florentins et les Arétins, par la faute de l’évêque Guglielmino Ubertini, que soutenaient les Tarlati de Pietramala et les Pazzi de Valdarno (7).

Margaritone fut le premier qui trouva le moyen de rendre la peinture plus durable et moins sujette à se fendre. Il étendait une toile sur un panneau, l’y attachait avec une forte colle composée de rognures de parchemin, et la couvrait entièrement de plâtre avant de l’employer pour peindre. Il modelait aussi en plâtre des diadèmes et d’autres ornements, et il trouva l’art de faire sur des vases l’application de