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GADDO GADDI

réellement rien de bon en soi. De retour en Toscane, Gaddo fut employé par les Tarlati, seigneurs de Pietramala, à orner de mosaïques, dans la vieille cathédrale d’Arezzo, une voûte en spongite qui s’écroula du temps de l’évêque Gentile d’Urbin (3), qui la fit reconstruire entièrement en briques. D’Arezzo Gaddo se rendit à Pise. Il représenta dans la cathédrale, au-dessus de la chapelle dell’Incoronata, dans une niche, la Vierge allant rejoindre le Christ qui l’attend au ciel. Cet ouvrage fut exécuté avec tant de soin, qu’il s’est parfaitement conservé jusqu’à nos jours (4). Gaddo retourna ensuite à Florence avec l’intention de se reposer. Il s’amusait alors à composer avec une patience incroyable des petites mosaïques en coquilles d’œufs. On peut en voir plusieurs, encore aujourd’hui, dans le temple de San-Giovanni, à Florence. On dit qu’il en fit deux pour le roi Robert, mais on n’en sait rien de plus. Nous ne parlerons pas davantage des mosaïques de Gaddo. Il peignit aussi beaucoup de tableaux qui sont dispersés çà et là en Toscane. On en trouve un entre autres, à Santa-Maria-Novella, dans la chapelle des Minerbetti (5).

Les peintures et les mosaïques de Gaddo le maintinrent toujours en crédit et en réputation. Je pourrais m’étendre ici sur ses ouvrages ; mais je les passerai sous silence, me réservant de parler plus longuement des artistes dont les productions peuvent offrir quelque utilité.

Gaddo vécut soixante-treize ans, et mourut en 1312. Son fils Taddeo lui donna une sépulture ho-