Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.

il ne nous parle qu’en passant ; car c’est réellement au Turrita que les peintres mosaïstes doivent les progrès accomplis dans leur art et dans la direction suivie quelques années plus tard par Cimabue et le Giotto. Disons donc quelques mots de ce bon frère mineur Jacopo, ou Giacomo, ou Mino da Turrita, pour suppléer à l’impardonnable silence de notre auteur. Turrita est situé dans le territoire de Sienne ; c’est assez dire que les champions de l’école siennoise ont dû réclamer Mino comme un de ses maîtres ; ils l’ont présenté comme ayant été l’élève du fameux Guido ou Guidone, celui-là même sur lequel Sienne fait, comme nous le disons, reposer contre Florence sa prétention à la priorité ; ils lui ont de plus attribué un assez bon nombre de peintures auxquelles des documents certains assignent un nommé Mino pour auteur. Mais une dissertation très savante et très lumineuse de Lanzi met toutes ces suppositions à néant ; il y établit fort bien, suivant nous, que Mino n’a pu être l’élève d’un maître aussi ancien que Guidone, et qu’un autre personnage du même nom a seul pu faire les peintures en question. Ceux que ce débat pourrait intéresser davantage peuvent se reporter aux premières pages consacrées par Lanzi aux origines de l’école siennoise.

Le fait est que Mino da Turrita ne doit pas être compté parmi les peintres proprement dits, mais uniquement parmi les mosaïstes. Cela seul peut lui suffire, car il s’en faut de tout que les travaux de Tafi, imitateur constant des Grecs occupés à San--