Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
ANDREA TAFI

Christ qui est dans la grande chapelle. Mais, puisque nous avons parlé de San-Giovanni, nous nous arrêterons pour dire quelques mots de ce temple. Il est entièrement revêtu en marbre à l’intérieur et à l’extérieur. Il est non seulement parfaitement proportionné dans toutes ses parties, mais il est encore orné de portes et de fenêtres fort bien entendues, et de colonnes de granit qui supportent les architraves sur lesquelles repose toute la machine de la double voûte, objet de l’admiration des architectes modernes. En effet, cette église et celle de Sant-’Apostolo de Florence, qui approche tant de la bonne manière antique, servirent de guide à Filippo Brunelleschi, à Donatello et aux autres maîtres de ces temps. Nous pourrions nous étendre davantage sur les qualités que possèdent ces édifices, mais, pour être bref, nous nous contenterons d’ajouter qu’on oublia ces bons modèles lorsqu’on reconstruisit en marbre la façade de San-Miniato, hors de Florence, en honneur de la conversion du bienheureux saint Giovanni Gualberto, citoyen florentin et fondateur de la congrégation des moines da Vallombrosa. Du reste, beaucoup de monuments postérieurs aux églises de San-Giovanni et de Sant’-Apostolo sont loin de les égaler. À cette époque, la sculpture éprouva le même sort que l’architecture. Nous l’avons déjà dit dans notre préface, les sculpteurs ne produisaient plus que des œuvres informes. On en trouve des preuves de tous côtés, et particulièrement à San-Bartolommeo de Pistoia, où Guido da Como représenta, de la manière la plus grossière,