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douze degrés à douze pans ; le bassin du milieu est porté par des colonnes qui posent sur le centre de celui d’en bas, et le troisième a pour support un groupe de trois figures. Les deux premiers bassins sont de marbre ; le plus élevé est en bronze, ainsi que les griffons qui jettent de l’eau tout à l’entour. Giovanni grava son nom sur cette fontaine, qui coûta cent soixante mille ducats d’or. L’an 1560 environ, Vincenzio Danti, sculpteur, répara, d’une manière fort ingénieuse, les conduits qui avaient été en grande partie gâtés. Après avoir achevé cet ouvrage, Giovanni, désirant revoir son vieux père qui était malade, quitta Pérouse ; mais il fut forcé de s’arrêter à Florence, pour travailler aux moulins de l’Arno, près de la place de’Mozzi. Bientôt, à la nouvelle de la mort de son père, il partit pour Pise, où il fut accueilli avec honneur par les citoyens, qui se réjouissaient de voir que l’héritier de la fortune de Niccola l’était aussi de son mérite. L’occasion d’éprouver les talents de notre artiste ne tarda pas à se présenter. Les travaux qu’on lui confia dans la petite, mais très-riche église de église de Santa-Maria-della-Spina, ainsi que dans l’oratoire où il traça le portrait de son père, justifièrent toutes les espérances qu’il avait fait concevoir, et lui valurent d’être choisi pour diriger la magnifique entreprise du Campo-Santo, vaste cimetière public, que les Pisans désiraient depuis long-temps, afin de ne pas encombrer de tombeaux leur cathédrale. Niccola éleva alors ce vaste monument que nous admirons aujourd’hui. On lit sur la porte principale l’inscription suivante :