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NICCOLA ET GIOVANNI

Dans ce temps, les Florentins avaient entrepris de renverser un grand nombre de tours qui menaçaient la sûreté du peuple dans les luttes fréquentes qui s’engageaient entre les Guelfes et les Gibelins ; mais ils se trouvèrent fort embarrassés pour détruire sur la place de San-Giovanni la tour del Guardamorto, qui avait une élévation extraordinaire. Ses murailles étaient si épaisses que l’on désespérait d’en venir à bout avec la pioche, lorsque Niccola imagina de couper le pied de la tour d’un côté en l’étayant avec des chevalets hauts d’une brasse et demie pour donner le temps d’opérer une tranchée d’une grandeur suffisante ; il mit ensuite le feu aux chevalets, et la tour s’écroula d’elle-même. Ce moyen ingénieux a toujours été employé depuis avec succès.

Niccola présida aux premières fondations de la cathédrale de Ferrare, et dessina le temple de San-Giovanni dans la même ville (5). Il revint avec les Guelfes à Florence, où il donna les plans de l’église de la Santa-Trinità et du monastère des religieuses de Faenza, que l’on a remplacé aujourd’hui par la citadelle. Il fut ensuite appelé à Naples ; mais, pour ne pas abandonner ses travaux en Toscane, il y envoya son élève Maglione, sculpteur et architecte, auteur de l’église de San-Lorenzo de Naples, d’une partie de l’évêché et de plusieurs mausolées, dans lesquels il imita fortement le style de son maître.

L’an 1524, Niccola fut forcé de se rendre aux prières des habitants de Volterre, qui voulaient agrandir leur cathédrale, et il s’acquitta de cette