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draperies étaient d’un dessin parfait et d’une exécution merveilleuse. Les Pisans, frappés de la beauté de ce chef-d’œuvre, en décorèrent la façade de leur cathédrale près de la porte principale. Il servit de tombeau à Béatrix, mère de la comtesse Mathilde, si l’on s’en rapporte à cette inscription gravée sur le marbre :


Anno Domini MCXVI. Kal. Aug. obiit D. Matilda felicis memoriæ comitissa, quæ pro anima genitricis suæ D. Beatricis comitissæ venerabilis in hac tumba honorabili quiescentis, in multis partibus mirifice hanc dotavit ecclesiam, quarum animæ requiescunt in pace † Anno Domini MCCCIII, sub dignissimo operario Burgundio Tadi occasione graduum fiendorum per ipsum circa ecclesiam supradictam, tumba superius notata bis translata fuit, tunc de sedibus primis in ecclesiam, nunc de ecclesia in hune locum, ut cernitis, excellentem (2).


Niccola étudia avec tant d’ardeur ce bas-relief et plusieurs autres bons morceaux antiques, qu’il fut bientôt regardé comme le plus habile sculpteur de son temps. Depuis Arnolfo, Fuccio, architecte et sculpteur florentin, était le seul qui eût quelque renommée en Toscane. L’an 1229, il construisit à Florence l’église de Santa-Maria-sopra-Arno, et grava son nom sur l’une des portes. Dans l’église de San-Francesco d’Assise, il sculpta en marbre le tombeau de la reine de Chypre, entouré de nombreuses statues, parmi lesquelles on distingue celle de la reine, soutenue par un lion, emblème de son courage et de sa magnanimité. Niccola, n’ayant donc pas tardé à se montrer supérieur à ce Fuccio, fut appelé à Bologne, l’an 1225, pour faire le tombeau