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dans les distributions antiques de la fresque ; si ce n’est enfin, quand le sculpteur ou le peintre ont voulu sortir de ces symboles élémentaires, ce qui pouvait rester alors du costume, de l’arrangement, du geste et du galbe antiques ? L’allégorie même, cette fille menteuse et dissolue de la Grèce antique, s’y affiche autant que la sainteté du lieu et l’austérité des circonstances l’ont pu tolérer. Le Christ sous la figure d’Orphée, jouant de la lyre, attire et charme les animaux féroces ; ou comme le Mercure antique, le pasteur évangélique, assis à l’ombre des arbres, et jouant de la flûte, garde ses brebis, ou debout et marchant, comme le faune antique, ramène sur ses épaules celle qui s’égare.

Mais si l’obscurité des cryptes primitives ne nous cache en réalité rien qui puisse témoigner de l’existence d’un art exclusivement propre aux chrétiens, ou du moins vigoureusement transformé par eux, voyons si les édifications de l’époque constantine peuvent nous l’offrir. Et nous ne pensons pas, assurément, à le chercher dans ses palais, dans ses thermes, dans ses arcs triomphaux, ni dans ses portiques. Nous le cherchons dans les temples qu’elle consacra au nouveau dieu de l’empire. Nous le cherchons là seulement, et là même nous ne le trouvons pas. Si le temple des idoles a été rejeté par la religion nouvelle, il semble que c’est uniquement par l’impossibilité matérielle de s’y pouvoir installer. Le temple païen prêtait au peuple ses colonnades et ses portiques ; mais il gardait fermée l’étroite et obscure cella tout entière réservée aux prêtres. Le