Il me regarde. Et, sous son regard, je sens quelque chose qui fond en moi. Hélas ! il ne m’adresse pas la parole. Je pense que la situation est inextricable.
À ce moment, un cri m’échappe :
— Stasia !…
C’est la blonde princesse qui vient d’entrer au bras d’un garçon calamistré et net. Je l’embrasse joyeusement.
— Oh ! Stasia, j’ai besoin de toi, c’est terrible, je ne sais plus que devenir.
— Qu’y a-t-il, petite fille ? D’abord laisse-moi te dire que tu es ravissante et, ensuite, que si tu as besoin d’argent, tu tombes mal : j’ai joué ce soir et perdu.
— Non, Stasia, je n’ai pas besoin d’argent, mais d’un conseil.
— Bon, je suis à toi ! Je vais expédier Ronnie quelque part ! c’est mon amant pour cette nuit !
— Toujours fidèle à tes principes !
— Toujours, je tiens à être heureuse !
— Moi, ça m’est bien égal d’être heureuse ou de ne pas l’être ; mais j’aime un homme et je le désire.
— Et il ne t’aime pas ?
— Il ne sait même pas que j’existe !
— Dis-le lui ! Grand Dieu ! on peut s’apercevoir de l’existence d’une femme comme toi !