Page:Varley - Une jeune fille à la page, 1938.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 9 —

En voilà encore un qui se permet une incursion dans ce que j’ai de plus intime… Il a troussé ma jupe, il a relevé mes cuisses sur le petit fauteuil profond où l’on s’enfonce…

Je me débats doucement contre lui.

— Oh ! non, pas là !…

Il comprend… Il comprend et il continue… Il s’applique, invisible et présent, tandis que sa bouche mordille et cueille la pointe de mes seins.

Je sens son doigt, son doigt qui s’en va et qui reste. Celui qui a l’ongle plus court, celui de la main droite.

— Pourquoi cet ongle coupé ras ?…

J’ai demandé un jour des détails et on a ri. Je me suis sentie honteuse soudain et ravie parce que j’avais compris !… Et je recommence, renouvelant et précisant la scène.

Voilà encore un de mes fantômes qui vient.

Cette fois-ci c’est moi qui demande. Je lui laisse tout ce dont je n’ai pas besoin en lui : sa conversation, ses goûts, ses petits projets ; je ne prends que sa main. Il la donne, la frotte, et je le dirige :

— Pose ta paume ici, tourne doucement… Oh ! tu vas trop loin, tu me fais mal. Prends mon sein !… écrase !… Plus fort !… Là !… ici !…

Il appuie, j’appuie pour lui.

— Tu sens comme je mouille ?…

Cela remonte doucement, de plus loin que tout à l’heure et plus fort… En moi, quelque chose fond !…