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CHAPITRE VII

Je fus exacte à mon rendez-vous avec Kouka, la vedette noire du dancing montmartrois.

J’eus soin de me dire malade à la maison et je m’enfermai dans ma chambre. La consigne fut donnée de me laisser dormir. Je réussis facilement à m’échapper. Je m’habillai avec soin et partis au dancing.

Je me mis à la même table que la veille. Il n’y avait là que deux ou trois clients, des entraîneuses, de belles filles cambrées, et des danseurs tous semblables avec leur habit noir et leur sourire blanc.

Bientôt Kouka arrive.

Il porte un costume marron, très ajusté, qui met en valeur son corps mince. Il est tout jeune avec un nez aplati, des paupières épaisses, un visage de bronze allongé, avec des yeux immenses doux comme du miel, un visage mobile, rieur.

— Vous êtes gentille d’être venue ; j’avais si grande envie de vous connaître.

— Moi aussi… J’aime beaucoup votre danse… Vous aviez l’air si heureux en dansant.

— Je le suis toujours. La vie est si magnifique. Et les femmes de ce pays sont si belles, si précieuses…

Une lueur s’allume dans ses yeux.