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Pendant qu’ils font ça, j’ai envie de les aider, de leur rendre de menus services ; j’ai envie d’y aller, de les encourager, de mettre le doigt par exemple dans le cul de Mado. S’ils pouvaient m’appeler, s’ils me permettaient…

Je vais donc rester seule, je suis donc abandonnée… Non, non, je ne veux pas !… Je m’efforce de calquer leurs mouvements, leurs soupirs. Heureusement j’ai mon petit parapluie. Il a juste ce qu’il me faut, un petit manche droit. Il est un peu gros par exemple.

Je le porte à ma bouche, je l’inonde de salive. Était-ce vraiment utile, d’ailleurs ?… J’appuie. L’idée m’en vient tout de suite, j’ai comme cela la manie de me mettre toutes sortes d’objets là-dedans. Tout juste comme l’autruche dans son estomac. Je mouille le cylindre, dur, un peu froid ; je le réchauffe un peu.

Tout cela m’affole ; il me semble que je prépare le sexe d’un partenaire trop indolent. Il ne bouge pas et moi je le mets en état. Là, il est prêt !

Mon Dieu, ça n’entrera jamais. Je m’énerve, il faut que ça entre. Il faut absolument que ça entre. Oh ! je souffre, j’ai mal. Et les autres, là, qui continuent, qui recommencent. Attendez-moi, vous ne voyez pas que vous me rendez malheureuse. Attendez-moi, je vous en prie. Une minute encore, rien qu’une minute, le temps que ça entre !

Je me couche sur le dos, sur l’herbe, je me renverse, je lève bien les jambes, je me cambre et je mets l’instrument sur les bords bien mouillés.

Tout d’abord rien ne cède. Oh ! c’est difficile, ça résiste. J’appuie encore et victoire ! le bout du cylindre commence à entrer. Ça va glisser… Ça glisse… C’est un peu froid encore.